“Le folklore arménien raconte que trois pommes sont tombées du ciel : une pour le narrateur d’une histoire, une pour l’auditeur et la troisième pour celui qui l’a ‘prise à cœur’. Quel dommage que le ciel n’ait attribué aucune pomme à celui qui a écrit l’histoire.” – Nancy Willard
Contrairement à beaucoup d’étudiants d l’UVA, je n’ai pas de racines arméniennes. Plutôt la langue arménienne m’a attirée vers elle et c’est grâce aux œuvres des grands écrivains arméniens, dont la maîtrise de cette langue unique et magnifique a permis la création de certaines des plus belles œuvres du monde.
J’ai pris connaissance de la littérature arménienne il y a quelques années, quand je me suis liée d’amitié avec une collègue arménienne. Nous travaillions toutes les deux dans le milieu universitaire et nous avons découvert que nous partagions un amour commun pour la littérature classique. Quand j’ai demandé à mon amie de me recommander des classiques arméniens, elle a essayé de trouver de bonnes traductions en anglais, mais il y en avait peu. Cette découverte nous a amenées à collaborer et à travailler ensemble sur la traduction du roman de Raffi. Mon amie a pris la responsabilité de la partie arménienne de la traduction et moi, j’ai pris la responsabilité de l’anglais.
Nous avons tellement apprécié cette collaboration qu’elle nous a conduites à créer Sophene Armeniaca (‘de l’Arménie en latin), dont l’objectif est de rendre la littérature arménienne classique plus accessible pour une nouvelle génération de lecteurs en anglais.
Bien que mon implication dans notre collaboration littéraire ne me demande pas de parler couramment arménien, je suis motivée pour apprendre la langue par respect pour les œuvres que nous traduisons et pour mieux comprendre la tradition littéraire arménienne. Bien que je crois fermement en l’importance de la traduction, savoir lire une œuvre littéraire dans sa langue originale a quelque chose de spécial. Quel que soit le talent d’un bon traducteur pour capturer la voix de l’auteur, il y a une profondeur d’appréciation qui ne peut être acquise qu’en lisant les mots d’un écrivain dans sa propre langue.
Après avoir étudié les deux branches de la langue arménienne, j’ai décidé de poursuivre mes études en arménien occidental ; c’est la branche de la langue qui a connu le moins de changements au cours des 100 dernières années (par exemple en conservant l’orthographe classique) et serait donc utile lors de la lecture de la littérature du 19ème siècle. Cette décision m’a conduite à l’UVA car il n’y a pas de ressources pour l’enseignement de l’arménien occidental où je vis. J’ai commencé à étudier à l’UVA il y a un an et j’ai beaucoup aimé cette expérience. Mon instructrice Ani Dekirmentchyan m’a accueilli à bras ouverts et chaque semaine j’attends impatiemment nos vidéoconférences. Elle apporte un soutien incroyable et va même au-delà pour aider ses étudiants. J’en suis venue à la considérer comme une amie et je me sens très chanceuse de l’avoir comme professeur.
Les matériels éducatifs offerts par l’UVA sont excellents et j’ai fait plus de progrès en écoutant avec diligence les dialogues des leçons (en lisant parallèlement des livres). Il ne fait aucun doute que l’apprentissage de l’arménien est très difficile, surtout pour quelqu’un qui n’a aucune expérience préalable, aucun lien avec la langue et l’héritage arménien. Toutefois, lorsque vous tombez amoureux de la langue comme moi, vous pouvez vous réjouir du processus d’apprentissage et accepter que ça sera un effort de toute une vie. De plus, j’ai appris que l’UNESCO a classé l’arménien occidental parmi les langues en voie de disparition ; cela m’a rendu d’autant plus passionnée par mes études et ravie que l’UVA offre un enseignement complet de la langue.
Je me réjouis de poursuivre mes études à l’UVA alors que je m’efforce d’atteindre mon objectif ultime, qui est de lire les grands écrivains arméniens dans leur langue originale. Entre-temps, je suis fière de collaborer à un projet visant à contribuer à la revitalisation de la littérature classique arménienne. J’espère qu’un jour elle obtiendra la reconnaissance qu’elle mérite sur la scène de la littérature mondiale.
Auteur: Kimberly McFarlane, Australie